ARCEP Roquettes

Quel beau village que le village de Sarrant que nous avons visité par un froid glacial ce dimanche de février !

Nous étions 35 Arcépiens prêts à partir en terre gasconne pour Sarrant classé parmi « Les plus Beaux Villages de France ». Ce castrum médiéval devenu castrum royal en 1271 s’est développé au Moyen Age autour de son enceinte circulaire.

On entre dans le village par une porte voûtée du XIVe siècle percée dans une massive tour carrée où subsiste la herse, témoin de son passé médiéval. Une visite de la tour permet d’admirer les paysages alentours et de découvrir l’horloge à foliot (balancier oscillant, dont l'oscillation est entretenue par une roue qui tourne sous l'effet d'un poids, c’est ce que l’on nomme l’oscillateur horizontal) datant du 15e siècle, qui fut retrouvée dans les combles de la tour.

Le village enroule ses hautes maisons de pierre, de torchis et de colombages aux couleurs chatoyantes, autour de son imposante église, l’église Saint-Vincent, reconstruite et agrandie après les guerres de religion. Dans l’église nous fut conté un fait remarquable, probablement unique en Gascogne : Les Violons Aveugles. En effet, Sarrant porte en son histoire une tradition de quatre siècles autour du violon, parce que c'est précisément dans cette région que l'on initiait les « violoneux » au maniement de l'archet. Il existait à Sarrant une école qui accueillait des personnes handicapées, pour la plupart des aveugles, lesquels, aidés par des voyants, s'adonnaient à l'art du violon ou de la vielle.

Grâce à une équipe municipale dynamique fut créé en 2014 le premier Festival de l’Illustration qui fut un véritable succès et qui est désormais reconnu sous l’appellation « Sarrant, village de l’Illustration ».

Autre fait étonnant à Sarrant, chaque rue possède 2 plaques, une à chaque bout, illustrées par un artiste. 11 illustrateurs ont créé des plaques originales et colorées dans l’espace public. L’originalité vient aussi du fait que, dans chaque rue, chaque plaque de bout de rue a été dessinée par un homme et par une femme et, évidemment, l’interprétation est différente ! 

Après un copieux et délicieux déjeuner au « Comptoir des Colibris à Cologne, face à la halle, sous le soleil enfin arrivé, nous nous sommes dirigés vers L’Isle Jourdain où nous avons pu découvrir ou redécouvrir le musée de l’Art Campanaire et la maison Augé.

Inauguré en 1994 dans l’ancienne halle aux grains du XIXe siècle, le musée d’Art campanaire de l’Isle Jourdain présente plus de mille objets, cloches, sonnailles, carillons grelots… qui viennent des cinq continents et couvrent quatre millénaires de savoir-faire techniques ou artistiques, dont le célèbre carillon de la Bastille le seul vestige de la célèbre prison, qui sonna pour la dernière fois le 14 juillet 1789.

La collection présente des objets relatifs aux diverses étapes de fabrication de la cloche : moules, outils, techniques de coulée. Pour l’approche musicale, on trouve le tour d’accordage ainsi que les battants, contrepoids et jougs qui permettent de comprendre comment la cloche devient instrument de musique et peut s’intégrer à un carillon.
Une cloche attira l’attention des Arcépiens puisqu’elle portait le prénom de l’une d’entre nous, ce qui fit dire aimablement à notre guide « c’est une belle cloche ! »

Le carillon de la Bastille

Dans cet univers de cloches figure l’horloge à quatre jacquemarts, chef d’œuvre du maître-horloger Chenet-Blondin, créée à partir de pièces éparses et installée en devanture de son atelier à Meung-sur-Loire (milieu du XIXe siècle).

Enfin sont exposés de nombreux "seberjoet" ou subrejougs, ou encore clochers de joug que l’on ne trouve nulle part ailleurs.  Cette collection rend hommage à l’invention créatrice des artisans du monde rural des berges de La Save.

Située sur la place de l'Hôtel de ville, en face du Musée campanaire se trouve la Maison Augé classée aux Monuments Historiques. Son propriétaire, un instituteur lislois, est devenu par le biais de son mariage, l'un des directeurs des Éditions Larousse. Il est le créateur du Petit Larousse illustré. La ville de l’Isle Jourdain a servi plusieurs fois de modèles aux illustrations de Claude Augé.

Cette maison, édifiée en 1903, est un hôtel particulier de style “Ile-de-France”. La décoration intérieure est d’inspiration “Art nouveau” pour ses papiers peints, mosaïques et vitraux dont celui de La Semeuse, emblème des éditions Larousse et sa belle verrière où foisonnent fleurs, oiseaux, volutes et arabesques. 

Outre les magnifiques vitraux on y retrouve toutes les éditions du Petit Larousse illustré avec les différentes présentations de la « Semeuse » emblème de cet ouvrage.

Un dernier regard sur cette belle bâtisse qui possède des baies géminées encadrées de moulures, figures d’enfants, consoles à décor végétal, avant de regagner Roquettes sous le soleil couchant.

C’est l’association « les Amis de Claude Augé » qui assure l’entretien et les visites gratuites le samedi de 10h à 12h de cette éblouissante demeure.

Merci à Catherine et Jean pour cette belle sortie pleine de découvertes, particulièrement appréciée par tous les participants.

Colette