ARCEP Roquettes

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Visite du Musée Paul Dupuy

 

 

Quelle belle visite que celle qui a amené une vingtaine d’Arcépiens à visiter le musée Paul Dupuy ! 

 

Notre guide nous attendait à l‘entrée de l’ancien hôtel Besson, magnifique hôtel du 16e siècle acquis et restauré en 1905 par Paul Dupuy afin de donner un cadre approprié à ses innombrables collections.  Devenu musée municipal en 1948, il devint le Musée des Arts Décoratifs et des Arts Graphiques de la ville de Toulouse pour être, après restauration, le Musée des Arts Précieux Paul Dupuy. Il réunit aujourd’hui un très important ensemble d’œuvres couvrant une période allant du Moyen Age à 1939.

 

Ouvert en 2022 après réaménagement, trois grandes thématiques composent la nouvelle scénographie : le Cabinet de Préciosité, le Cabinet du Temps et le Cabinet de Projection.

 

Nous débutons notre visite au rez-de-chaussée où se trouve reconstituée l’ancienne pharmacie du Collège des Jésuites. Ce magnifique mobilier du 17esiècle (1632-1663) provient de l’Hôtel de Louis de Bernuys, construit en 1530, où les jésuites, chassés de Pamiers, s’installèrent pour qu’ils puissent y dispenser leur enseignement. Ils établirent alors une apothicairerie pour confectionner les remèdes médicaux décrits dans les pharmacopées afin de les dispenser aux pauvres. A la fin du 19e siècle, l’amateur d’art Paul Dupuy racheta cette apothicairerie aux enchères, la restaura et l’exposa avec ses autres collections dans l’Hôtel Besson.

 

L’Apothicairerie rassemble une riche collection de pots de pharmacie. Si les pots à onguent et autres ne datent pas du 17e siècle, le magnifique vase à Thériaque en étain (souvenez-vous, la thériaque est cette médication qui guérit absolument toutes les pathologies !) retrouva le reste de l’apothicairerie à laquelle il appartenait en 1949 et est exposé depuis devant la boiserie.

C’est aussi à ce niveau que se trouve le Cabinet de préciosité qui est divisé en quatre espaces :

"Le salon de faïence", "Précieuse nature", "Enfermer la préciosité" et "Préciosité profane, Préciosité sacrée".

 

  • "Le salon de faïence", qui comprend un trésor de faïences toulousaines et régionales tels ces deux étonnants vases de Valentine mais aussi deux belles œuvres de Picasso.
  • Sous la dénomination de "Précieuse nature", le vase à thériaque côtoie la robe fantasque de Popy Moreni réalisée sur le thème de la violette. On retrouve dans cet espace des éventails en ivoire, des peignes en écaille de tortue…L’automate de Houdin fait aussi partie de ce cabinet car la leçon de chant met en scène un oiseau. Malheureusement, nous ne pourrons pas voir ce merveilleux mécanisme car il n’est plus mis en route par crainte d’en abimer les rouages ; cependant, vous pouvez le voir fonctionner sur « You Tube » en notant « automate de Houdin". Une pièce originale occupe le centre de cet espace : une moto recouverte de plumes de coq. Notre guide nous explique que Maxime Leroy, le créateur de cette pièce, en a fait don au musée à la suite de l’exposition « Haute Voltige œuvres en plumes de Maxime Leroy ».

 

  • "Enfermer la préciosité" comprend toute une collection de boites à poudre, poudre de bergamote très prisée au 19e siècle comme parfum, des coffrets réalisés selon la technique du vernis de Pasto (technique artisanale ancienne et indigène de la ville de Pasto en Colombie) mais aussi des reliquaires admirablement bien ouvragés.

 

  • "Préciosité profane, Préciosité sacrée" : la collection d’arts décoratifs du musée est composée de trésors religieux médiévaux, châsses à reliques, d’ivoires comme l’Olifant dit «Cor de Roland» du 11e siècle mais aussi de verreries, de sculptures sur bois comme la représentation d'un choeur d'église réalisée selon la technique des paperolles (technique que nous avons découverte lors de la visite de la chapelle Saint-Joseph). La collection  d’armes est impressionnante, et l'épée de Napoléon, lorsqu'il était Premier Consul, attire tous les regards.
    Cet étonnant mélange du "Glaive et du Goupillon" est curieux et intéressant et ne manque pas d'originalité !

    Enfin l’œuvre maitresse de cette collection est le magnifique parement d’autel des Cordeliers (14e siècle). Cette broderie sur double toile de lin est travaillée avec des fils d’or et des fils de soie polychromes. Cette pièce avait été recouverte de fils de laine au 19e siècle jusqu’à sa restauration en 1984.

 

Le "Cabinet de Projection" fait suite au Cabinet des Préciosités. Il a été mis en place lors de la réfection de l’espace du Musée. Il est dédié aux débuts de l’image en relief et de l’image animée. Il rassemble des objets qui permettent de suivre la grande histoire du cinéma, depuis les premières récréations optiques du 19e siècle jusqu’aux appareils de projection des premières décennies du 20siècle.

 

Le "Cabinet du temps" présente l’historique et incontournable collection d’horlogerie ancienne, l’une des plus riches et prestigieuses au Monde. La collection de montres et d’horloges du musée des Arts Précieux Paul-Dupuy est connue des amateurs du monde entier. C’est Edouard Gelis qui fit don à Paul Dupuy en 1949 de toute sa collection, soient 133 pièces. Elle est riche de pièces dues aux plus grands artisans de l’histoire horlogère. Son étendue géographique et chronologique, du 13au 20e siècle, permet de raconter l’histoire de l’horlogerie européenne des origines à nos jours. On y retrouve l’horloge astrolabique datée de 1578 réalisée par Isaac Habretch de nationalité suisse qui était venu à Strasbourg réparer l’horloge de la cathédrale.

 

L’exposition de ces horloges, grandes horloge, horloges de table, montres… nous indique l’évolution de l’horlogerie à partir du cadran solaire et, avec la fabrication des premiers mécanismes horlogers mus par des ressorts au 16ème siècle, l’introduction du temps compté en heures puis en minutes et enfin en secondes. Pour certains il s’agit de véritables pièces d’orfèvrerie et de bijoux remarquables.

 

Au passage nous avons pu admirer la magnifique horloge du 18e siècle des frères Lepaute dite "la pendule monumentale des 4 saisons", dernière acquisition du musée en janvier 2023. Le temps est ici évoqué par 4 jeunes femmes sculptées dans le marbre par Jean-François Lesueur qui supportent un globe, et chacune d’elle désigne un cadran sur lequel s’égrènent les heures.

 

En fin de parcours, une nouvelle salle est consacrée à l’heure dite publique, c’est-à-dire les horloges des édifices publics comme les gares, les clochers ou les beffrois.

 

Quant à nous, après 3h de visite, il ne nous restait plus qu'à reprendre le chemin de Roquettes, émerveillés par la préciosité et la diversité de ces collections mises en valeur dans un nouvel espace muséographique.

 

Nous remercions notre guide pour la clarté et la richesse de son exposé.

Elle nous a proposé de revenir au musée pour nous en conter l’histoire et nous décrire en détail le devant d’autel de l’église des Cordeliers.

 

Colette

 

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05/02/2024
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