ARCEP Roquettes

ARCEP Roquettes

Les Chapelles "toulousaines"

Visite Chapelles des Carmélites et Saint-Joseph de Lagrave

 

Dimanche 19 novembre 2023 : c’est sous un beau soleil automnal que 26 Arcépiens sont partis à la découverte d’un endroit méconnu des Toulousains : la Chapelle des Carmélites que l’on appelle aussi la « chapelle Sixtine toulousaine » !

Joséphine, notre guide, nous attendait devant l’entrée de la chapelle.

 

Édifiée au XVIIIe siècle, la façade de l’église est très simple, rappelant par son austérité un temple protestant si ce n’était la présence de la statue de la Vierge à L’Enfant se trouvant dans la niche centrale. La première pierre fut posée par le roi Louis XIII et son épouse Anne d'Autriche, le 1er juillet 1622, année de la canonisation de Sainte Thérèse d’Avila, réformatrice de l’ordre du Carmel.

 

Mais avant de découvrir l’intérieur de l’édifice, Joséphine tint à nous présenter la bibliothèque nationale qui jouxte la chapelle puisqu’elle fut construite sur les fondations du couvent détruit en 1792. Admirable bâtiment de style art déco inaugurée en 1935, la bibliothèque nationale conserve les collections historiques de la ville.

 

chapelle extérieur

               

Enfin, il était temps de découvrir l’intérieur de la chapelle dont le plan est simple, nef unique à 4 travées et 3 absides. Dans la 4ème travée se tenaient le chœur des moniales isolé par des grilles et un rideau selon l’ordre du Carmel. L’originalité de la chapelle tient au décor de ses magnifiques plafonds, peints à la fin du XVIIe siècle par Jean-Pierre Rivals, qui s’est inspiré de la chapelle Sixtine, travail complété par son successeur Jean-Baptiste Despax, et considéré comme un chef-d’œuvre de la peinture toulousaine.

Les peintures de la voute lambrissée et des murs, dans le plus pur du style baroque, reprennent les vertus monastiques telles que le silence, l’humilité, la soumission… dans le même ordre qu’à la chapelle Sixtine, tandis que les tableaux retracent la vie du prophète Elie. A noter les 3 tableaux de l’abside qui représentent L’Annonciation, L’Adoration des bergers et L’Adoration des rois mages.

                

         chapelle plafonds                                                          

Après avoir admiré toutes ces merveilles, il nous restait à découvrir la 2ème partie de notre sortie, la visite de la chapelle Saint Joseph de La Grave.

Pascal, notre guide, nous attendait à l’entrée de la chapelle désacralisée en 2015, restaurée et ouverte à la visite depuis septembre 2022.

Elle fait partie de l’hôpital de la Grave, érigé en 1197 afin de recevoir les pestiférés. Sa consécration à Saint Joseph, patron des charpentiers, met l’accent sur le rôle qu’eut l’hôpital, au XVIIe siècle, pendant la période du Grand Renfermement des pauvres, vagabonds, vieillards, invalides, femmes de mauvaise vie…Il comprenait alors de nombreux ateliers destinés à former les nécessiteux à des métiers pour les placer chez des artisans.

 

En 1684, la chapelle étant exiguë, on projette de construire une nouvelle église. Le projet est en sommeil jusqu’en 1717, car trouver des financements fut alors un problème récurrent. Et, en 1717, l’archevêque de Toulouse, Monseigneur Henri de Nesmond, lègue aux pauvres de l’hospice de La Grave tous ses biens, dans le but de construire une nouvelle Chapelle (celle que l’on peut voir aujourd’hui), en remplacement de celle qui était régulièrement inondée par les crues de la Garonne. En 1719 on décide de son édification. Son architecte, Nelli, fut désigné par concours en 1750 et la première pierre posée en 1758.  Les travaux, souvent interrompus, notamment au moment de la Révolution, se sont achevés en 1845.

 

Le 23 juin 1875, Toulouse connut l’inondation la plus meurtrière de son histoire. L’Hôpital La Grave est inondé et les malades sont évacués vers la ville et l’hôpital militaire, certains même à l’Hôpital de Montpellier. Il y avait 4 mètres d’eau dans les cours et les jardins ; une plaque commémorative rappelle encore aujourd’hui ce drame.

En 1876, suite aux inondations, débute une campagne de rénovation des hôpitaux de Toulouse dont la chapelle Saint Joseph.

 

dome Lagrave

Il s’agit d’une chapelle hospitalière de plan circulaire coiffée d’un dôme à lanternon soutenu par une structure en bois recouverte de cuivre. Au-dessous du dôme figure un fronton que le sculpteur Montreuil, en 1779, devait orner d’un bas-relief dédié à Saint-Vincent de Paul. La Révolution interrompit le travail et les pierres restées à l’état brut sont toujours en place. Le bas-relief ne sera jamais terminé car la chapelle est classée aux Monuments Historiques depuis 1978 !  La façade de la chapelle est munie de 6 pilastres de style classique qui en soutiennent le fronton. La première messe eut lieu le 14 mars 1845. Le déambulatoire qui entoure les piliers devait, à l’origine, être réservé aux fidèles.

 

En circulant dans le déambulatoire, on observe des grandes grilles de fer forgé à travers lesquelles il était possible d’assister à la messe depuis les salles voisines de la chapelle. Sur l’un des piliers s’enroule la chaire qui n’est plus utilisée. À l’origine, faux marbres et trompe-l’œil peints sur la brique permettaient de colorer l’espace. Altérés par le temps, ces décors ont retrouvé une seconde jeunesse grâce au travail de restauration. Un immense tableau représentant Saint Vincent de Paul et Saint Louise de Marillac attire notre regard et nous interroge. Il n faut pas oublier que Saint Vincent de Paul a fondé, en 1633, les « Gardes des Pauvres » sous la responsabilité de Louise de Marillac et qui deviendra par la suite la  « Compagnie des Filles de la Charité».

 

 

Lagrave filles charité

Ce sont les Filles de la Charité qui, de tout temps, ont été vouées au service des malades. Elles ont délivré les soins à La Grave de 1688 à 1984. ! L’espace muséographique nous rappelle leur rôle et on retrouve dans la sacristie leur tenue religieuse ainsi que des objets du culte, ostensoirs, calices, patènes ainsi que des reliquaires à paperolles ! C’est une Arcépienne, douée en décoration, qui nous délivra la définition de cette étrange technique : utilisation d’étroites bandelettes ou frisures de papier enroulées sur elles-mêmes et fixées sur un support ou dans un cadre. Elle tint à nous préciser qu’il s’agit d’une technique très difficile à réaliser !

                      

A la sortie de la sacristie, nous remarquons un long corridor ou cloitre qui amenait les hommes pour les offices à la chapelle. En fait, il s’agit d’une superbe affiche en trompe l’œil ! l’illusion est parfaite et nous pousse à nous y engager !

Juste en face il y avait aussi un cloitre menant au secteur des femmes.

 

 

Lagrave reliquaire paperolles

 

 

Nous quittons à regret cette originale chapelle magnifiquement restaurée qui mérite vraiment le détour et cet hôpital de La Grave, lieu d’enfermement et de soins mais surtout connu des Toulousains pour sa Maternité (créée en 1889) qui a connu, au fil des ans, la naissance de nombreux Toulousains et Arcépiens.

 

Colette



28/11/2023
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi