En Pays de Lomagne
Une bien belle escapade, en effet, pour une trentaine d’ARCEPIENS heureux de visiter Beaumont de Lomagne, ancienne bastide peu connue et qui mérite le détour, et un château quasi inconnu, le château de Gramont.
Céline, notre charmante et sympathique guide, nous attendait au pied de l’église fortifiée afin de nous conter l’histoire de cette bastide fondée en 1276 à la suite d’un acte de paréage entre l’abbaye de Grandselve et le roi de France Philippe III le Hardi. Une bastide est une ville nouvelle qui se caractérise par des rues se coupant à angle droit au carrefour desquelles il y avait un puits comme celui se trouvant à l’angle de la rue.
L’organisation d’une bastide se fait autour de 2 pôles, la place du marché avec sa halle, qui représente le pouvoir royal et l’église qui elle, représente le pouvoir religieux.
L’église se présente comme une construction massive avec chemin de ronde et un très beau clocher de type toulousain, frère jumeau de la basilique Saint Sernin. L’intérieur, assez austère, est illuminé par un important baldaquin de style baroque d’une hauteur de 15m qui s’élève au-dessus de l’autel.
C’est sous un soleil presque printanier que nous avons déambulé le long des rues bordées de belles maisons à pans de bois et d’hôtels particuliers des XVe et XIIe siècle ayant appartenu à des familles nobiliaires comme l’hôtel Pierre de Fermat où naquit le célèbre mathématicien.
Comme dans la plupart des bastides, le centre de la cité est occupé par la place qui accueille les foires et les marchés où donc, a été construite au XIVe siècle la halle prévue dés la fondation de la cité. Cette immense halle carrée de 36,40 m de côté possède une impressionnante charpente en chêne soutenue par 38 poteaux reposant sur des socles de pierre de différents niveaux pour compenser la pente. Le sol est composé d’une « calade » de galets de coloris différents issues de la Gimone, la rivière qui arrose Beaumont.
Lors de cette agréable visite de la bastide Nous avons appris que nous possédions au sein de notre association « Monsieur Henri IV » ! C’est en sa compagnie que nous quittons notre souriante Céline pour nous restaurer, une étape toujours d’une haute importance lors de nos pérégrinations. Au « Restaurant du Lac » à Saint Clar nous sommes très bien accueillis et prêts à déguster un excellent repas fait d’aumonières de canard, de rôti de veau en sauce et pommes de terre persillées et d’un café gourmand.
Après cette pause repas, Il est temps maintenant, de parcourir cette jolie campagne gersoise aux doux reliefs vallonnés pour atteindre Gramont où nous attend Quentin, encore un très sympathique et souriant guide, qui va nous faire faire visiter cet étonnant château.
Du premier château médiéval ne subsiste que la tour Simon de Montfort à laquelle fut ajouté au XIVe siècle l’actuel châtelet d’entrée. Le corps central édifié entre 1530 et 1545 dans le goût de la Renaissance italienne transforme le lieu en demeure d’agrément. Les pièces ont gardé des pavements d’origine, des cheminées monumentales, des plafonds à la française, un mobilier d’époque. Par le jeu de diverses alliances le château est resté dans la même famille jusqu’à la Révolution.
Après cette période troublée, où l'un des propriétaires du château finit d'ailleurs sur l'échafaud, les héritiers du domaine se séparèrent de Gramont à la fin du XIXe siècle. Gramont connut à partir des années 1900 plusieurs propriétaires négligents qui laissèrent le château à l'abandon, jusqu'à son acquisition, en 1961, par M. et Mme Roger Dichamps.
Ce couple installé en Auvergne, s'établit à Gramont pour sauver de la ruine le château... Mobilier et objets d'art des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles vinrent enrichir la demeure, agrémentée d'élégants jardins dans le goût Renaissance où nous avons fait la connaissance d’une espèce particulière d’arbre pleureur : le sophora pleureur.
Nous ne pouvions pas terminer cette journée faite de merveilleuses découvertes sans aller faire un tour au village de La Chapelle, à quelques kilomètres de Lavit de Lomagne pour y découvrir une église absolument unique en France.
Chapelle castrale à l’origine, cette église est devenue église paroissiale au XVe siècle. Son histoire nous fut contée avec beaucoup d’humour et d’à-propos par le président de l’Association des Amis de l’Eglise. Cet édifice religieux détient un superbe intérieur de style baroque réalisé en 1776 par Maraignon, dit Champaigne, à la demande des abbés Goulard. L’intérieur se compose principalement de bois mouluré peint et doré, et dispose de deux étages de tribunes convexes et concaves qui occupent le fond du monument et qui lui donnent une apparence de théâtre vénitien : l’objectif de l’art baroque est simple : « surprendre et en mettre plein la vue ». Ici, c’est chose faite.
C’est ainsi que nous avons terminé notre escapade en Lomagne avec les yeux remplis de belles images et de beaux souvenirs.
Colette