Puycelci et château de Mauriac (Tarn)
Escapade à Puycelci et château de Mauriac (Tarn)
3 avril 2022
« Il était une fois un village médiéval, fortifié, bâti sur un énorme rocher dominant à pic la rivière de la Vère et dont les remparts étaient flanqués de 2 tours et percés de portes fortifiées ».
Ce village, c’est PUYCELSI !
Et voici nos Arcépiens partis à la découverte de cette jolie petite bastide, classée aujourd’hui parmi les « plus beaux villages de France ». Il est tôt ce matin, il fait un froid de canard ! Nous sommes pourtant au printemps, début avril, mais la météo a décidé de nous jouer un mauvais tour.
Fort heureusement, notre sympathique guide, Céline, ne nous impose pas de faire trop de surplace pour l’écouter ; cheminer dans les étroites ruelles nous réchauffe un peu, malgré quelques flocons de neige (mais oui !) venus nous narguer !
Du haut d'un plateau rocheux surplombant la vallée de la Vère, le village veille sur la forêt de Grésigne. Derrière plus de 800 m de remparts, maisons de pierre, de bois et de briques des XIVe ou XVe siècles se dévoilent et le chemin de ronde offre de superbes points de vue sur les paysages alentour.
Au milieu du village, la belle église de Saint Corneille offre son étonnant plafond bleu décoré de feuilles d’acanthe et de scènes de la passion du Christ.
Un peu d’histoire : En 1180, l’Abbé Pierre d’Aurillac vend cette seigneurie au Comte de Toulouse, Raymond V, à qui l’importance stratégique du site n’avait pas échappé. Les Comtes de Toulouse fortifièrent la place et édifièrent un château, disparu depuis, et dont tout laisse penser qu’il fut leur préféré.
Fidèle au Comte de Toulouse, Puycelsi résista par deux fois aux Montfort lors de la Croisade des Albigeois : à Simon de Monfort en 1211, puis à son frère Guy en 1213, qui ne purent s’emparer de la citadelle. En 1229, le traité de Meaux qui marqua la fin de la Croisade des Albigeois stipulait que 25 villes ayant résisté aux vainqueurs devaient être détruites. Commença alors le démantèlement de Puycelsi. Pourtant, le village résista vaillamment à d’autres envahisseurs : aux routiers du Vicomte de Montclar, en 1363, à 450 anglais lors de la guerre de Cent Ans et même au Sieur de Payrol, qui y connut la défaite pendant les guerres de religion.
Aujourd’hui Puycelsi est un passage obligé avant d’aborder la forêt de Grésigne avec ses 3000 ha de châtaigniers et de chênes rouvres, et son immanquable sentier du patrimoine, composé de plusieurs boucles qui partent et reviennent au village. Nous souhaitions nous-même parcourir une partie de ce sentier, mais la météo nous avait contraints à changer nos plans… heureusement, car il aurait été impossible de pique-niquer !
Après cette froide mais intéressante promenade, il est temps de partir nous restaurer. Nous avons rendez-vous à la ferme-auberge des Chênes ; nous manquons nous perdre dans les petites routes sinueuses traversant un paysage assez désolé et sec ; l’aubergiste nous accueille devant une grande cheminée où flambent de grosses buches, comme il est bon de s’y réchauffer !
Le repas, bon et simple, nous remet tous en forme pour reprendre les voitures et parcourir 30 kms de plus vers le Château de Mauriac.
C’est un monument historique, créé par Guiraudus de Mauriaco, un templier ; il a été entièrement rénové par Bernard Bistes, peintre né à Albi, et sa famille, depuis près de 60 ans. Malheureusement, M. Bistes décède du Covid en 2019, laissant derrière lui une quantité impressionnante de tableaux pleins de couleurs, représentant, pour la plupart, de magnifiques bouquets de fleurs.
La visite du château nous surprend : tout ce qu’on peut y admirer est l’œuvre de M. Bistes, notamment de magnifiques plafonds à caissons, décorés de sa main.
Les Arcépiens repartiront le cœur réchauffé par tant de beauté !
Y.