Musée de la Médecine à Toulouse
Le grand froid qui régnait sur Toulouse ce dimanche-là n’a pas altéré l’envie d’une vingtaine d’Arcépiens de découvrir ou redécouvrir cet étonnant Musée de l’Histoire de la Médecine installé dans l’ancienne pharmacie de l’Hôtel Dieu Saint-Jacques à Toulouse !
Accueillis par notre guide Jean-Jacques Alasset, passionné et passionnant par ses anecdotes savoureuses et l’explication de nombreuses expressions passées dans le langage courant comme « se casser la pipe » ou « pisser dans un violon » expression due à la forme originale et originelle d’un urinal ayant la forme d’un violon !
C’est le professeur Charles Auvergnat, secrétaire général de la société de Médecine de Toulouse, qui est à l’origine de cet espace, le 3 mai 1996.
Ce musée, installé dans l’aile XVIIIe siècle de l’Hôtel-Dieu, comprend trois salles : la vieille pharmacie composée d’un meuble à 135 tiroirs contenant les simples (plantes médicinales) utilisées pour la thérapeutique de l’époque. Tout près, la grande cheminée où chauffaient sirops et tisanes, les immenses mortiers en marbre, les vitrines remplies de fioles, pots, livres … Tout fleure bon ici le XIXe siècle et les remèdes ancestraux comme La Thériaque que l’on conservait dans un magnifique pot : le pot à Thériaque. La thériaque était une thérapeutique composée de 74 substances dont l’opium, la chair de vipère…. C’était un médicament miracle, prescrit autant pour lutter contre la toux ou l’empoisonnement que la pauvreté ! "
« Avant 1850 et l’utilisation de l’éther et du chloroforme pour les anesthésies, on se servait de la belladone, de la ciguë et du pavot », nous rappelle Jean-Jacques Alasset.
Un coin de cette salle est réservé au biberon Rémond qui révolutionna l’univers du bébé en 1946 en créant le premier biberon hygiénique et antiaérophagique grâce à un pas de vis permettant d’adapter la tétine sans la toucher avec les doigts et un capuchon ou protège tétine pour la protéger des microbes.
Biberon
La seconde salle est réservée à l’histoire de la médecine depuis le Moyen-Age : table d’ophtalmologiste du XIXe siècle et ses curieux instruments, vitrine consacrée à Dominique Larrey, premier chirurgien de Napoléon 1er lors des campagnes de l’Empire ou encore table d’avortement (clandestin bien sûr ! ) pouvant se transformer en table de salon !
Tout un équipement à découvrir détaillant les balbutiements des soins médicaux. Dans cet amoncellement d’objets chargés d’espoir pour le mieux-être des malades, quelques anecdotes ont passé le temps : "Pourquoi nomme-t-on Oscar, le squelette accessoire indéfectible des cours de médecine ?" interroge notre guide, "c’est simplement la contraction du mot OS et CAR-tilages".
Plus loin, se trouve le mur des bienfaiteurs : "Quand un généreux donateur décédait, son portrait était accroché dans la salle commune. Chaque soir, les patients devaient réciter une prière pour la paix de son âme et son entrée au paradis".
Les instruments et objets exposés représentent une douzaine de spécialités médicales. La collection comporte aussi une série d’objets médicaux et paramédicaux utilisés de façon transversale : appareils de stérilisation, de mesure de la tension artérielle, de lavements, des microscopes, des seringues, ou encore des instruments qui n’ont plus leur équivalent aujourd’hui tels que la machine de Wimshurst,
Thermocautère ou pulvérisateur de Lucas-Championnière encore utilisé dans les instituts de beauté.
Microscope
Au détour d’une salle on y retrouve l’uniforme de l’élève infirmière formé à l’ERI ou Ecole Régionale d’Infirmières ainsi que la toge bordée d’hermine des professeurs jury de thèses.
Il est intéressant, pour les visiteurs, de retrouver sur les murs de multiples photos des promotions de médecins, chirurgiens, qui ont fait la célébrité de la prestigieuse faculté de médecine de TOULOUSE.
Enfin, à la sortie, une exposition rend hommage au Professeur Louis Lareng, fondateur du Service d’Aide Médicale d’Urgence en 1968 et précurseur de la télémédecine.
C’est avec beaucoup de regrets que nous avons quitté ce monde fait de tableaux, sculptures, instruments médicaux anciens, retraçant l’histoire médicale toulousaine vieille de plus de sept siècles, basée sur deux thèmes : histoire de l’enseignement de la Médecine et de la Chirurgie, histoire des Hôpitaux Toulousaine et des soins.
Colette