ARCEP Roquettes

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Un weekend en pays Agathois : Agde et Pézenas

Les Arcépiens qui ont participé à cette sortie en garderont un souvenir inoubliable, c’est certain, malgré quelques ratés, surtout le premier jour : timing un peu trop serré et parkings pas assez bien repérés…

 

Notre première étape fut l’occasion de visiter la Maison Noilly Prat située dans le charmant petit port de Marseillan, à deux pas de l’étang de Thau et de la Méditerranée. La Maison Noilly Prat est un lieu de renommée mondiale où est élaboré, depuis près de 200 ans, dans le plus grand secret, l’un des premiers Vermouths français, Le Noilly Prat.

 

 Le Vermouth c’est quoi ? C’est un apéritif produit à partir de vin blanc et d’un mélange de plantes aromatiques. Son origine serait germanique, le mot « Wermuth » signifiant absinthe en allemand, alcool consommé au 19ème siècle par la bourgeoisie. La passionnante visite des chais nous a conduits à l’Enclos où vieillissent à ciel ouvert, au rythme des saisons, des milliers de fûts renfermant des vins blancs fruités et légers. Ils rejoindront ensuite la “ Salle des Secrets” où le précieux liquide va macérer selon une méthode ancestrale, avec un mélange d’herbes aromatiques aux nom évocateurs : coriandre du Maroc, cardamome d’Inde, cannelle du Sri-Lanka, oranges amères de Tunisie, fèves de cacao du Venezuela, iris d’Italie, bouton de roses de Turquie…

 

               

 

noilly prat                     

Après la dégustation des 4 différents vermouths, le sec, l’extra dry, le rouge et le dernier né l’ambré, et le passage obligé par la boutique pour emporter le combien apprécié vermouth Noilly Prat, il était temps de penser à nous sustenter ! C’est au bord de l’étang de Thau que nous avons pu apprécier notre pique-nique, bienvenu pour effacer les vapeurs d’alcool du Noily Prat !

 

Malheureusement, nous n’avons pas pu apprécier longtemps la quiétude de ce lieu car nous avions rendez-vous avec notre guide pour visiter le merveilleux château Laurens ouvert au public depuis le 23 juin de cette année.

 

chateau Laurens

Palais des temps modernes et villa antiquisante, le château Laurens est un exemple remarquable de l’architecture éclectique du 19ème siècle. Cet édifice a vu le jour grâce à l’imagination débordante de son propriétaire, Emmanuel Laurens. Personnage anti conformiste épris de modernisme, il érige son palais idéal en s’inspirant des mouvements artistiques émergeants, des innovations techniques (électricité, chauffage central…) et des influences orientalistes témoignages de ses nombreux voyages. Après un premier tour du monde, il édifie son château de Belle-Isle, à l’image de sa personnalité singulière, lieu de vie, de rêve, de fête et de délectation où l‘absinthe, l’opium et le libertinage sont rois.

Villa-palais aux allures de temple antique, le Château Laurens est un témoignage unique de l’Art Nouveau méridional.        

                                

Très intéressante également fut la visite du musée agathois qui suivit ou précéda la visite du Château Laurens.

 

Notre guide nous attendait à l’entrée de ce magnifique hôtel particulier du 17ème siècle « L’Hôtel de la Charité » transformé en musée et qui présente les arts et traditions de la cité d’Agathé, fille de l’Hénault et de la Méditerrané. Au gré des salles, il nous invita à découvrir la ville d’Agde de l’Antiquité à nos jours, la vie quotidienne, le folklore, les activités maritimes et viticoles de la ville. L’art est aussi présent à travers les peintures des frères Azéma, peintres de talent d’origine agathoise. Surpris, nous avons vu le pavois de la ville de Toulouse, témoignage étonnant de la ville participant à ces joutes nautiques.

 

 Dans la belle reconstitution de la cuisine agathoise, nous avons fait la connaissance avec étonnement de « l’étui à bébé » qui ressemble à une huche à pain dans laquelle l’enfant était posé en position verticale lui permettant de participer à la vie familiale.

 On y retrouve un thème consacré à la mer avec une belle collection de maquettes de bateaux, d’instruments de navigation et même la reconstitution de la cabine du capitaine qui intéressa les Arcépiens tandis que les Arcépiennes raffolaient des coiffes en dentelle, fichus, robes de soirée ou de mariage…

Enfin ce musée possède un exceptionnel ensemble mobilier Art Nouveau signé Léon Cauvy provenant du château Laurens.

 

musee 1                        

Après notre installation dans notre sympathique chambre de l’hôtel B&B, il nous restait à nous retrouver au restaurant, juste à côté, où tout avait été organisé : le repas, la Fan Zone Arcépienne pour suivre la demi-finale de la Coupe du Monde de rugby avec la France sauf que… patatrac… la France avait été éliminée le tour d’avant !

 

Le lendemain, nous avions rendez-vous avec Marie Pierre notre guide qui, avec brio allait nous conter l’histoire de la ville de Pézenas, son architecture, son lien avec Molière, mais avant nous devions nous retrouver au Domaine de La Grange des Prés, site des Ducs de Montmorency.

 

Dès le début du 16ème siècle, Pézenas devint la capitale politique de la province du Languedoc avec Toulouse où siégeait le Parlement. Henri 1ER  de Montmorency, amiral, connétable de France et gouverneur du Languedoc, fit construire le château de La Grange des Prés en 1587. De l’édifice primitif désigné sous le nom de « vieux château » ne subsistent que 2 tours rondes.Henri II de Montmorency fut décapité à Toulouse sur ordre du roi pour rébellion : une plaque remémore cette décapitation dans la cour intérieure du Capitole. Les biens de Henri de Montmorency furent dévolus au Prince de Condé qui n’eut de cesse d’agrandir le château et le domaine. Armand de Bourbon, prince de Conti, qui en hérita par sa mère née Montmorency, y accueille la troupe de Molière à laquelle il accorde son patronage mais il refuse de revoir Molière sur l’insistance de sa femme convertie aux idées Jansénistes.

Après sa mort, le domaine rentrera en décrépitude. Le château devint par la suite une caserne dont ne subsiste que le monumental portail d’entrée.

 

  Grange des Pres

          

Au 19e siècle, la famille Dessales ordonna la destruction du vieux château pour faire construire le château neuf de style néo-Louis XIII. Il devint le premier château pinardier de la région.                                       

Un grand détour par le jardin à l’italienne, reconstitué dans le goût de la seconde moitié du 19ème siècle par les frères Buhler, entouré par un mur d’enceinte de pierres volcaniques, nous permet d’admirer le château neuf. Nous découvrons en même temps le vivier construit pour retenir les poissons qui s’en échappaient lors des crues de l’Hérault.

         

Dans l’orangerie, un drôle d’ustensile attire notre regard.  Il s’agit d’un engin qui permettait le transport des orangers plantés dans d’énormes vases d’Anduze !

Un petit arrêt à la chapelle Notre dame des Neiges de style néogothique qui est encore utilisée par la famille Dessales pour les évènements familiaux.

                 

Le domaine a continué la tradition de l’ouverture aux artistes, la Comédie Française y est venue ainsi que Camille Saint Saëns ou Olivier Messiaen. Avant de partir nous rencontrons la propriétaire Brigitte Hahn qui est la gardienne mémorielle de ces lieux.

 

De retour à Pézenas et grâce aux indications de notre sympathique guide, nous nous précipitons dans la boutique d’un des meilleurs pâtissiers de la spécialité locale « les petits pâtés de Pézenas ». Ces petits pâtés à la viande, au goût sucré/salé et épicé, en forme de bobine, dont la recette aurait été transmise à la ville de Pézenas en 1768 par le cuisinier Hindou de lord Clive, vice-roi des Indes venu en villégiature, sont un délice et ont fait la réputation de Pézenas au même titre que Molière ou Bobby Lapointe.

 

C’est au Grand Hôtel Molière que nous avons pu déguster les fameux petits pâtés puisqu’ils figuraient au menu. Ce bel établissement de style Haussmannien rénové en 2016, ouvert juste pour nous, nous a proposé un menu de qualité et copieux avec un service irréprochable de gentillesse et de courtoisie.

 

Le voici arrivé, le temps de la découverte de cette ville que tout le monde croit connaître, car maintes fois traversée pour nous échapper vers la Méditerranée lorsque l’A9 n’existait pas mais, qui mérite vraiment une visite d’autant plus qu’en ce weekend ensoleillé d’octobre, la ville grouille de touristes et les boutiques toutes plus tentantes les unes que les autres sont ouvertes !

 

Nous commençons la visite au pied du monument de Molière dû au sculpteur Injalbert, inauguré en 1897 en présence de la Comédie française. Molière séjourna 3 fois à Pézenas entre 1650 et 1656 après l’échec de l’Illustre Théâtre en 1645. S’ensuit pour lui et sa troupe une pérégrination qui l’amène de Rouen à Pézenas en passant par Bordeaux, Toulouse, Lyon… On sait qu’il avait l’habitude de s’installer dans son fauteuil, une antique cathèdre (musée de Vulliod Saint Germain), près de la porte d’entrée chez le barbier Gély et d’observer la société. Molière notait ce qu’il voyait et s’en serait servi pour écrire ses pièces…

 

Pézenas est une ville qui possède en son sein de nombreux hôtels particuliers du 16ème, 17ème siècle.

                                                                                                

Dès le début de la visite nous pénétrons dans l’hôtel des Montagut, seigneurs et barons de Lacoste, où nous retrouvons les éléments essentiels de la vie au 16ème siècle avec son vestibule, sa cour intérieure et son puits et son grand escalier qui permettait d’accéder aux espaces nobles. Sur la place Gambetta nous retrouvons la maison du barbier Gély qui est devenue le musée Boby Lapointe dont certains d’entre nous ont fredonné quelques refrains.

Juste en face se dresse la Maison Consulaire appelée autrefois Marché au Blé. Elle est devenue la Maison des Arts et Métiers. Au gré de nos pas, nous admirons les magnifiques façades, portails, échauguettes des hôtels particuliers, l’Hôtel de Ribes, et son intéressante cour intérieure et aussi son escalier central ou la porte de l’Hôtel de Graves coiffée d’un pinacle, ou encore l’Hôtel Jacques Cœur et son étonnante porte biaise qui selon l’angle de vue n’est pas du tout biaise !

 

Pezenas

                

Enfin nous arrivons au terme de notre pérégrination devant la façade de l’église des Pénitents Noirs érigée en 1609 mais transformée en théâtre en 1804, tout en conservant la voute de la nef, la façade et la sacristie. Désaffecté en 1947 il a rouvert ses portes en 2012 après restauration à l’identique. La peinture de la voute est étonnante, elle évoque une tonnelle. Les balcons et leurs loges sont restructurés et décorés de masques et guirlandes de carton pierre. Le rideau de scène s’inspire de celui de l’Opéra de Paris. Le vestibule est rénové avec la réalisation de masques et de motifs au pochoir dans le style art déco. Dans le théâtre se trouve le musée des curiosités ! Ce sont les objets retrouvés lors de la réfection de la salle : gants, mouchoirs, cigarettes, billets d’entrée… et aussi l‘antique chaise du souffleur.

Ce petit théâtre est un véritable bijou. Il accueille environ 200 spectateurs et la troupe de comédiens qui y est à résidence se nomme « L’Illustre Théâtre » !

 

 

Theatre de Pézenas Il est temps de fermer le rideau !

 

C’est ainsi que se referme la porte des souvenirs de ce fabuleux weekend qui a enchanté tous les participants tant pas la beauté des sites visités que par les exposés, commentaires et explications des guides rencontrés sans oublier les délices de la gastronomie locale !

 

 

Colette

 

 

 



16/11/2023
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