ARCEP Roquettes

Par une magnifique journée ensoleillée, ce 24 septembre 2023, Moissac a ouvert les portes de sa prestigieuse abbaye romane, l'Abbaye Saint Pierre, à 29 « Arcépiens », heureux de se retrouver au cœur de ce haut lieu de la culture médiévale.

Fondée au VIe siècle par des moines bénédictins, cette abbaye a subi les outrages du temps, des guerres et des nécessités de la vie moderne : par ex. des bâtiments détruits pour laisser passer le chemin de fer... et son magnifique cloître roman, édifié en l'an 1100, qui put être sauvé grâce à Prosper Mérimée... Encore lui.. Elle est aujourd'hui classée au Patrimoine Mondial par l'Unesco au titre des Chemins de Saint-Jacques de Compostelle.

Arrivés en avance, la plupart des Arcépiens ont pu profiter du marché régional tout proche et acheter le succulent chasselas de Moissac ! C’est la pleine saison !

Puis nous rencontrons Marina, notre guide, qui nous emmène tout d’abord à la découverte de l'église-abbatiale Saint Pierre : sa base est romane, elle est bâtie en pierre blanche, et la partie supérieure est de style gothique et construite en brique.

Les débuts de sa construction sont la fin du XIe siècle, elle a beaucoup été remaniée, principalement au XVe siècle. Les murs sont peints de motifs réguliers.

A l’intérieur, quelques belles pièces maîtresses, comme les grands orgues avec son buffet sculpté d’origine, de magnifiques groupes en bois polychrome : une Piéta, une Fuite en Egypte et une Mise au Tombeau étrangement ressemblante à celle qui se trouve à Monestiès. On peut se demander si l’artiste ne serait pas le même…

Dans le cœur, belle clôture renaissance en marbre blanc.

Nous ressortons pour aller admirer les sculptures du portail sud de l'église abbatiale.

Le tympan, considéré comme un chef-d’œuvre de l’art roman, comporte une iconographie inspirée par une des visions de l'Apocalypse de St Jean. C’est un Christ en majesté entouré des symboles des quatre évangélistes, Marc, Matthieu, Luc et Jean. Dessous, les vingt-quatre vieillards de l’Apocalypse.

Sur la partie gauche, c’est le « mauvais côté » avec la représentation des sept péchés capitaux.

A droite, c’est le « bon côté » avec les épisodes de la vie du Christ.

Ces images étaient destinées au peuple. Bien qu'un peu noircis, les personnages sont très vivants et laissent courir notre imagination...

Nous partons pour découvrir le cloître, un des mieux préservés au monde.

Ici, le lieu n’était pas destiné au peuple, c’était le domaine des Moines.

Marina nous explique la signification des chapiteaux romans ornés de magnifiques sculptures ; ce sont des chapiteaux historiés, 76 au total, ce qui est considérable ! De nombreuses têtes ont malheureusement été martelées à la Révolution. Parmi les motifs des bandeaux on retrouve les écailles de poisson, des petites fleurs et des feuilles d’acanthe (typiques des chapiteaux corinthiens).

Marina nous donne quelques notions de sculptures : si nous analysons un chapiteau, en haut se trouve le bandeau, puis le biseau, puis la corbeille, puis l’astragale… On se sent plus savants !!!

Le petit déjeuner est loin, la dégustation de quelques spécialités régionales est appréciée : jus de pomme, apéritifs à base de chasselas… Les cartes bleues ont chauffé dans la boutique !

Nous partons pour Lauzerte, où nous attend un déjeuner « terroir » à l’Hôtel du Quercy. Nous profiterons de la visite de la cité pour digérer…

Lauzerte, halte historique sur le Chemin de Saint-Jacques de Compostelle (le GR65), est perchée sur un éperon rocheux entre deux vallées, ce qui lui procure un site défensif naturel.

Elle doit sa création, au XIIe siècle, au Comte de Toulouse.

Lauzerte n’est pas à proprement parler une bastide, puisqu’elle est antérieure à ces villes nouvelles construites au Moyen Age selon un plan régulier comportant une place centrale entourée d’un passage couvert ; mais nous retrouvons ici une place centrale avec des couverts, et des ruelles parallèles.

Cette place centrale, c’est la Place des Cornières où nous retrouvons Sandy, notre guide, qui va tout nous expliquer sur cette belle cité.

Pour mieux comprendre les techniques de construction de l’époque, nous entrons dans l’une des maisons ancrées sur le rocher, bordant la Promenade de l’Eveillé ; nous y découvrons une immense cave : creusée pour servir de carrière de pierres, elle a été embellie par de magnifiques arcades, puis utilisée comme salle par les Consuls. Toutes les maisons de Lauzerte possèdent une cave, la pierre extraite ayant servi à construire les maisons.

Retour sur la Place des Cornières bordée d'arcades en plein cintre ; nous ne manquons pas d’y remarquer son coin relevé très original… Sandy nous explique la transformation de cette place, à l’origine possédant une très belle halle, démolie puis reconstruite façon moderne, puis à nouveau détruite ; aujourd’hui un bâtiment a été bâti dans un angle et doit être complètement réaménagé.

Nous visitons rapidement l’église avec son plan plutôt atypique, et partons à la découverte de la Grand Rue, à l’origine une ruelle, où sont alignées les magnifiques maisons des marchands en pierre de taille blanche (nous avons déjà vu ces pierres dans lesquelles sont taillés les chapiteaux du cloitre de Moissac) témoignant d'une période faste de construction civile dans la cité.

Toutes ces maisons étaient bâties sur le même modèle : au rez-de-chaussée, deux ouvertures en ogive (la grande réservée à la boutique et la petite à l’accès du logis), un entresol éclairé de fenestrous pour entreposer les marchandises, un 1er étage dévolu à l’habitation, partie la plus noble de la maison qui s’ouvre sur deux fenêtres géminées avec chapiteaux sculptés et les combles avec un oculus. Dans certaines maisons, les fenêtres géminées ont été remplacées par des fenêtres à meneaux, style Renaissance.

Dans d’autres rues, nous découvrons de belles maisons à pans de bois ; il n’en reste plus beaucoup, elles ont été remplacées par des constructions en pierre.

Aujourd'hui, Lauzerte est un haut lieu de tourisme et de nombreuses boutiques d'artisanat d'art s'y sont installées, certaines signalées par de jolies enseignes en fer forgé, comme celle des "3 capucins"…

Fin de la visite à la Barbacane, aujourd’hui une belle esplanade d’où l’on découvre un paysage à 180°.

Les participants à cette sortie sont rentrés satisfaits et espèrent se retrouver très bientôt pour une nouvelle escapade !

Y.A.