Maison Seilhan, Toulouse
19 janvier 2020
C’est une façade étroite, place du Parlement. Un portail de pierre blanche, datant du XVIe siècle, semble avoir été ajouté pour donner un aspect plus cossu à cette maison, l’une des plus anciennes de la ville de Toulouse, adossée à l’ancien rempart gallo-romain.
Deux petits groupes d’Arcépiens n’ont pas hésité à affronter la froidure pour découvrir ce lieu chargé d’histoire que Claire Rousseau, guide passionnée et passionnante allait nous faire connaître. Avant d’entrer les deux groupes se croisent, le premier apparemment heureux de la visite.
C’est en 1215 que Saint-Dominique s’installe avec 6 compagnons dans cette demeure confiée par Pierre Seilhan, Viguier du Comte de Toulouse, pour en faire le berceau de l’ordre des Frères Prêcheurs. Plus tard ils s’installeront aux Jacobins tout en gardant l’usage de la Maison Seilhan jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. La Maison servira à loger les frères détachés de la communauté pour le service de l’inquisition, d’où le nom conservé de "Maison de l’Inquisition".
Un escalier étroit nous mène à l’étage. Nous nous attardons longuement devant un ensemble iconographique, à l’origine dorsaux de stalles. Chaque tableau nous offre trois scènes distinctes de l’histoire de l’ordre dominicain et plus précisément sur Saint-Dominique. Au mur, quelques reliefs de ces tableaux endommagés, ont été encadrés.
Dans la partie la plus ancienne de la bâtisse, appuyée sur l’ancien rempart encore visible, à l’étage, est conservée la « chambre de Dominique », à l’endroit même où la première communauté priait. Cet oratoire, restauré au XVIIe siècle, est agrémenté d’un « plafond à la française » au décor floral et aux poutres peintres ; dans un angle, une statue de la Vierge Marie datant de 1520. Ici également un vitrail contemporain, difficile à apprécier par manque de soleil et un modeste autel sculpté en 2014 par Dominique Keppelin. Chaque semaine une messe est dite en ce lieu.
Le bâtiment fait aujourd’hui partie de l’Institut Catholique de Toulouse. Il est le lieu où a été fondé l’ordre des Prêcheurs, c’est-à-dire des Dominicains. Nous avons d’ailleurs visité la chambre de l’un d’entre eux, Lacordaire, qui rétablit en 1850 l’ordre des Frères Prêcheurs (qui avait été dissous lors de la Révolution) avant de prendre quelques années plus tard les rênes de l’Ecole Royale Militaire de Sorèze, que des Arcépiens ont eu le privilège de visiter il y a quelques années.
La Maison Seilhan comporte des éléments datant du XIIIe au XVIIe siècle. Elle fut rachetée par l’Association toulousaine de Saint Dominique en 1988.
Merci aux organisateurs de cette visite, venue éclairer un dimanche après-midi au ciel quelque peu capricieux.
Annick Hamelain